jeudi 11 décembre 2014

Un citoyen américain désabusé !

L'impérialisme américain en perte de vitesse, les américains pensent par le chaos pouvoir le perdurer !
R.B
alt=Description de cette image, également commentée ci-après
L’État Islamiste
Vous ne pouvez pas croire un mot de ce que les États-Unis ou ses médias grand public disent du conflit actuel impliquant l'Etat Islamique (EIIL).
Vous ne pouvez pas croire un mot de ce que la France ou le Royaume-Uni disent de l’EI.
Vous ne pouvez pas croire un mot de ce que la Turquie, l’Arabie Saoudite, le Qatar, le Koweït, la Jordanie, ou les Émirats Arabes Unis disent de l’EIIL. Pouvez-vous dire avec certitude quel côté du conflit est en réalité financé, armé et entraîné par l’un de ces pays du Moyen-Orient, si en fait ils ne soutiennent qu’un seul côté ? Pourquoi laissent-ils leurs jeunes enragés rejoindre les extrémistes islamiques ? Pourquoi la Turquie, membre de l’OTAN, laisse-t-elle autant d’extrémistes islamiques traverser ses frontières pour rejoindre la Syrie ? La Turquie est-elle plus intéressée par l’élimination de l’État Islamique ou des Kurdes assiégés par l’EIIL ? Ces pays, ou ces puissances occidentales, sont-ils plus préoccupés par le renversement de l’EIIL ou par le renversement du gouvernement syrien de Bachar el-Assad ?
Vous ne pouvez pas croire les soi-disant rebelles syriens « modérés ». Vous ne pouvez même pas croire qu’ils sont modérés. Ils ont la main sur tout, et tout le monde a la main sur eux.
L’Iran, le Hezbollah et la Syrie combattent l’EIIL ou ses précurseurs depuis des années, mais les États-Unis ont refusé de s’allier pour la bataille avec l’une de ces entités. Washington n’a pas imposé non plus de sanction à un quelconque pays soutenant l’EIIL, comme il l’a fait promptement pour la Russie en raison de son rôle supposé en Ukraine.
Les fondations de cet abominable embrouillamini d’horreurs politiques et religieuses qui balaient le Moyen-Orient ont été creusées – profondément creusées – par les États-Unis durant les 35 ans (de 1979 à 2014) passés à renverser les gouvernements séculiers d’Afghanistan, d’Iraq, de Libye et de Syrie (comme supplément à la pagaille ambiante durant la même période il ne faut pas oublier les bombardements américains incessants du Pakistan, de la Somalie et du Yémen). On ne peut pas détruire des sociétés modernes, relativement développées et éduquées, en déchirer le tissu social, politique, économique et juridique, torturer des milliers de personnes, en tuer des millions, et s’attendre à la survie de la civilisation et de la décence humaine.
Un point crucial de ces fondations a été la décision américaine de, pour faire simple, jeter à la rue, sans emploi, 400 000 Irakiens formés au combat, dont un corps complet d’officiers. C’était la formule parfaite pour créer une insurrection. Humiliés et amers, certains de ces hommes rejoindront par la suite divers groupes de résistance qui agissent contre l’occupation de l’armée américaine. On peut avancer sans trop de risques que la plus grande partie des véhicules blindés, des armes et munitions et des explosifs qui tuent à chaque minute au Moyen-Orient, sont estampillés « Made in USA ».
Et tous les chevaux de Washington, tous les gens d’armes de Washington, ne peuvent plus réparer ce monde. [NdT : Allusion à la comptine Humpty Dumpty : And all the king's horses and all the king's men couldn't put Humpty together again.] Le monde sait, à présent, que ces endroits sont des «États ratés ».
Pendant ce temps, les États-Unis bombardent la Syrie quotidiennement, officiellement parce que les États-Unis sont en guerre contre l’EIIL, mais en endommageant gravement par la même occasion les capacités de production pétrolière de ce pays (un tiers du budget du gouvernement syrien), ses capacités militaires, ses infrastructures, même ses réserves alimentaires, prenant d’innombrables vies d’innocents, détruisant des sites antiques ; le tout rendant le relèvement d’une Syrie dirigée par Assad ou de toute autre Syrie hautement improbable. Washington cherche sans doute des moyens pour dévaster tout autant l’Iran sous couvert de combattre l’EIIL.
Rien de bon ne peut être dit sur cette terrible situation. Toutes les issues semblent horribles. Tous les participants, de quelque côté que ce soit, sont très suspects, quand ils ne sont pas criminels et déments. Cela pourrait être la fin du monde. A quoi je réponds : bon débarras. Bien essayé, les humains ! Je dirais même, BEL ESSAI… mais bon débarras quand même ! EIIL… Ebola… Changement climatique… irradiation nucléaire… L’Empire… Lequel nous aura le premier ?… Bonne journée.
Le monde est-il plus mauvais et effrayant aujourd’hui qu’il ne l’était dans les années 50 où j’ai grandi, pour lequel croît ma nostalgie à chaque nouvelle horreur ? Ou serait-ce que les horreurs d’aujourd’hui sont bien mieux médiatisées, puisque nous nageons tous dans un océan d’information et de vidéos ?
Après avoir visionné plusieurs vidéos de l’EIIL sur Internet, remplies de scènes des plus dégoûtantes, contre les femmes particulièrement, voici ce que je pense : donnez-leur leur propre pays ; celui qui y habite actuellement et qui veut partir, sera aidé à partir ; toute personne dans le monde qui voudra y aller, sera aidée à le faire. Une fois sur place, ils pourront y faire ce qu’ils voudront, mais ils ne pourront s’en aller qu’après avoir passé des entretiens rigoureux à la frontière afin de s’assurer qu’ils auront retrouvé leur attachement à l’humanité. Quoi qu’il en soit, comme peu de femmes, sans doute, iraient là-bas, le pays ne perdurerait pas longtemps.
Le Mur de Berlin – Un autre mythe de la Guerre Froide
Le 9 novembre marquera la chute du Mur de Berlin. L’extravagant battage a commencé il y a des mois à Berlin. Aux États-Unis, nous pouvons nous attendre à ce que tous les clichés sur la Guerre Froide et Le Monde Libre opposé à La tyrannie Communiste soient débités, et que le conte simpliste de la création du mur soit répété : en 1961, les communistes de Berlin Est ont construit un mur pour empêcher leurs citoyens opprimés de s’échapper vers Berlin Ouest et vers la liberté. Pourquoi? Parce que les communistes n’aiment pas que le peuple puisse être libre, et ainsi connaître la « vérité ». Quelle autre raison pourrait-il y avoir ?
Tout d’abord, avant que le mur ne soit érigé en 1961, des milliers d’Allemands de l’Est effectuaient le trajet vers l’Ouest pour y travailler tous les jours et rentraient à l’Est le soir ; d’autres faisaient des allers-retours pour des courses ou pour d’autres raisons. Donc ils n’étaient pas retenus à l’Est contre leur gré. Pourquoi le mur a-t-il donc été construit ? Il y a eu deux raisons majeures :
1) L’Ouest tourmentait l’Est par une vigoureuse campagne de recrutement de professionnels et de travailleurs qualifiés, qui avaient été éduqués aux frais du gouvernement communiste. Cela a conduit à une sérieuse crise de main d’œuvre et de production à l’Est. A titre indicatif, le New York Times raportait en 1963 : « Berlin Ouest souffre économiquement de la présence du mur avec la perte d’environ 60 000 personnels qualifiés qui se déplaçaient quotidiennement depuis leur domicile à Berlin Est, vers leur lieu de travail à Berlin Ouest ».
Il faut noter qu’en 1999, USA Today rapportait : « Quand le mur de Berlin s’est effondré [1989], les Allemands de l’Est se sont imaginés une vie de liberté où les biens de consommation seraient abondants et où les difficultés s’évanouiraient. Dix ans plus tard, une proportion remarquable de 51% d’entre eux disaient avoir été plus heureux sous le communisme ». Des sondages faits plus tôt auraient même probablement donné plus de 51% de gens exprimant la même chose, parce que, au cours de ces dix ans, nombre de ceux qui se souvenaient de la vie en Allemagne de l’Est avec affection s’étaient éteints ; même si, dix ans de plus après, en 2009, le Washington Post a pu écrire « les Allemands de l’Ouest de Berlin disent en avoir assez des commentaires nostalgiques sur l’époque communiste ressassés par leurs compatriotes de l’Est ».
Un nouveau proverbe est né en Russie et en Europe de l’Est au cours de la période post-unification : « Tout ce que les communistes disaient sur le communisme était faux, mais tout ce qu’ils disaient sur le capitalisme était vrai ».
Notons, de plus, que la division de l’Allemagne en deux États, en 1949 – qui a posé le décor de 40 ans de guerre froide – était une décision américaine et non soviétique.
2) Au cours des années 50, les tenants américains de la guerre froide, en Allemagne de l’Ouest, ont lancé une grossière campagne de sabotage et de subversion contre l’Allemagne de l’Est conçue pour faire dérailler la machine économique et administrative du pays. La CIA et d’autres agences militaires et de renseignement ont recruté, équipé, entraîné et financé des groupes d’activistes allemands et des individus, aussi bien de l’Est que de l’Ouest, pour qu’ils mènent des actions dont l’éventail allait de la délinquance juvénile au terrorisme ; tout ce qui était possible pour rendre la vie difficile aux populations d’Allemagne de l’Est et affaiblir leur soutien à leur gouvernement ; tout ce qui était possible pour donner une mauvaise image des communistes.
C’était une entreprise remarquable. Les États-Unis et leurs agents ont utilisé des explosifs, des incendies volontaires, des courts-circuits, et d’autres méthodes pour endommager des centrales d’énergie, des chantiers navals, des canaux, des docks, des bâtiments publics, des stations d’essence, des transports publics, des ponts, etc. Ils ont fait dérailler des trains de marchandises en blessant gravement des travailleurs ; ils ont brûlé douze voitures d’un train de marchandises et détruit les conduites d’air comprimé [NdT : qui servent pour les freins] sur d’autres ; ils ont utilisé des acides pour saboter des machines de production industrielle vitales ; mis du sable dans la turbine d’une usine jusqu’à la stopper ; mis le feu à une usine de carrelage ; promu des ralentissements des cadences dans des usines ; tué par empoisonnement 7000 vaches dans une coopérative fermière ; ajouté du savon à du lait en poudre destiné à des écoles d’Allemagne de l’Est ; étaient en possession, lors de leur arrestation, de grandes quantités de cantharidine, avec laquelle ils avaient prévu d’empoisonner des cigarettes destinées aux leaders de l’Allemagne de l’Est dans le but de les tuer ; lancé des boules puantes pour perturber des meetings politiques ; ont tenté de perturber le Festival mondial de la jeunesse de Berlin Est en envoyant de fausses invitations, de fausses promesses d’hébergement gratuit, de fausses notifications d’annulation, etc ; ont mené des attaques contre les participants avec des explosifs, des bombes incendiaires, et des équipements destinés à crever des pneus ; ont fabriqué et distribué de grandes quantités de cartes de rationnement pour causer de la confusion, des pénuries et des ressentiments ; ont envoyé de faux avis d’impôts, d’autres directives gouvernementales et des documents variés pour désorganiser et rendre inefficaces l’industrie et les syndicats… tout cela et bien plus encore.
Le centre d’études international Woodrow Wilson (Woodrow Wilson International Center for Scholars) de Washington DC, des conservateurs pro guerre froide, dans l’un de leurs papiers de travail sur l’histoire internationale de la guerre froide (#58, p.9) déclare : « la frontière ouverte de Berlin a exposé la RDA [Allemagne de l'Est] à un espionnage massif et à la subversion et, comme les deux documents de l’appendice le démontrent, sa fermeture a donné une plus grande sécurité à l’État communiste ».
Au cours des années 50, les Allemands de l’Est et l’Union Soviétique ont porté plainte de façon répétée devant leurs alliés d’autrefois de l’Ouest et devant les Nations Unies à propos d’actions précises de sabotage et d’activités d’espionnage, et demandé la fermeture des officines d’Allemagne de l’Ouest qu’ils tenaient pour responsables, et dont ils donnaient noms et adresses. Leurs plaintes sont tombées dans l’oreille de sourds. Fatalement, les Allemands de l’Est ont été amenés à durcir les conditions d’entrée dans leur pays, ce qui a conduit finalement à la construction de l’infâme mur. Malgré tout, même après la construction du mur, il y avait une émigration légale régulière, bien que limitée, de l’est vers l’ouest. En 1984, par exemple, l’Allemagne de l’Est a laissé partir 40 000 personnes. En 1985, selon des journaux de la RDA, plus de 20 000 nouveaux émigrants en Allemagne de l’Ouest souhaitaient revenir en Allemagne de l’Est à la suite d’une déception sur le système capitaliste. Le gouvernement de la RFA (Allemagne de l’Ouest) a dit que 14 300 Allemands de l’Est étaient repartis au cours des dix années précédentes.
N’oublions pas non plus que, alors que l’Allemagne de l’Est était totalement dénazifiée, en Allemagne de l’Ouest, pendant plus d’une décennie après la guerre, les plus hauts postes au gouvernement dans les branches exécutives, législatives et judiciaires se voyaient occupés en grand nombre par d’anciens nazis et « des anciens » du nazisme.
Enfin, il faut se rappeler que l’Europe de l’Est est devenue communiste parce qu’Hitler, avec l’approbation de l’Ouest, l’a utilisée comme autoroute pour atteindre l’Union Soviétique et détruire définitivement le bolchévisme, et que les Russes, au cours des deux guerres mondiales, ont perdu environ 40 millions de vies parce que l’Ouest avait utilisé cette autoroute pour envahir la Russie. Il ne devrait pas sembler étonnant qu’après la Seconde Guerre mondiale les Soviétiques aient été résolus à fermer cette autoroute.
Pour un très intéressant point de vue supplémentaire sur l’anniversaire du mur de Berlin, voir l’article « Humpty-Dumpty and the Fall of Berlin’s wall » [Humpty-Dumpty et la chute du mur de Berlin], de Victor Grossman (né Steve Weschler) qui a fui l’armée américaine en Allemagne sous la pression des menaces de l’ère McCarthy, et qui devint un journaliste et écrivain pendant ses années passées à l’Est en République Démocratique d’Allemagne. Il habite toujours à Berlin et met en ligne de façon irrégulière son « Berlin Bulletin » sur des sujets concernant l’Allemagne. Vous pouvez vous y abonner à wescher_grossman@yahoo.de. Son autobiographie : « Crossing the River: a Memoir of the American Left, the Cold War Life in East Germany » [De l'autre côté du fleuve : mémoires de la gauche américaine, la vie sous la guerre froide en Allemagne de l'Est] a été publiée par la University of Massachusetts Press. Il revendique être la seule personne au monde étant à la fois diplômé d’Harvard et de l’université Karl Marx de Leipzig.
Al Franken, le chouchou des libéraux
Je reçois un flot continu de courriers électroniques d’organisations « progressistes » me demandant de voter pour le sénateur Franken ou de contribuer à sa campagne de réélection de novembre, alors que je n’habite même pas le Minnesota. Même si je pouvais voter pour lui, je ne le ferais pas. Quiconque ayant été un soutien de la guerre en Irak n’aura mon vote que s’il ne renie clairement cet engagement. Et je n’entends pas par là le renier à la manière absurde d’Hillary Clinton prétendant n’avoir pas eu suffisamment d’informations.
Franken, l’ancien comique du Saturday Night Live, aimerait que vous croyiez qu’il a été contre la guerre en Irak depuis le début. Mais il s’est rendu au moins quatre fois en Irak pour divertir les troupes. Quel sens cela a-t-il ? Pourquoi les militaires fournissent-ils des amuseurs aux soldats ? Pour qu’ils gardent le moral bien sûr. Et pourquoi les militaires veulent-ils que les soldats gardent le moral ? Parce qu’un soldat plus heureux fait mieux son travail. Et quel est le travail d’un soldat ? Tous ces charmants crimes de guerre et ces violations des droits de l’homme que moi ainsi que d’autres ont documenté en détail durant des années. Franken sait-il ce que les soldats américains font pour gagner leur vie ?
Une année après l’invasion américaine en 2003, Franken critiqua l’administration Bush car elle « avait échoué à envoyer assez de troupes pour faire correctement le travail. » Pour quel « travail » cet homme pense-t-il que ces troupes avaient été envoyées et qui n’aurait pas été réalisé dans les normes par manque de main-d’œuvre ? Voulait-il qu’ils tuent plus efficacement les Irakiens qui résistaient à l’occupation ? Les troupes de volontaires américains ne pouvaient même pas se défendre en disant y avoir été envoyées contre leur gré.
Cela fait longtemps que Franken soutient le moral des troupes. En 2009, il était honoré par la United Service Organization (USO) pour ses dix ans passés au service du divertissement des troupes à l’étranger. Y compris au Kosovo en 1999, une occupation impérialiste comme vous en rêveriez. Il parle de son expérience à l’USO comme « une des meilleures choses que j’aie jamais faites. » Franken a également pris la parole à l’académie militaire de West Point, encourageant la prochaine génération de combattants impérialistes. Est-ce un homme à remettre en question la militarisation de l’Amérique, chez elle et à l’étranger ? Pas plus que Barack Obama.
Tom Hayden écrivit ceci à propos de Franken en 2005, quand Franken produisait un programme régulier sur la radio Air America [NdT : L'Amérique à l'antenne]. « Quelqu’un d’autre est-il déçu de la défense quotidienne d’Al Franken de la prolongation de la guerre en Irak ? Pas la guerre version Bush, car cela saperait l’objectif louable d’Air America de rassembler une audience anti-Bush. Mais, disons, la guerre version Kerry, celle où on gère mieux et où on gagne, avec d’une manière ou d’une autre de meilleurs gilets pare-balles et moins de chambres de torture. »
Pendant qu’il était en Irak pour amuser les troupes, Franken déclara que l’administration Bush « avait gâché la diplomatie ce qui fait que l’on n’a pas de réelle coalition », puis qu’elle fut incapable d’envoyer suffisamment de troupes pour faire le travail proprement. « Par pur orgueil, ils ont mis la vie de ces gars en péril. »
Franken sous-entendait que si les États-Unis avaient eu plus de succès à corrompre et à menacer d’autres pays pour qu’ils joignent leur nom à la coalition menant la guerre en Iraq, les États-Unis auraient eu plus de chance de GAGNER la guerre.
Est-ce l’opinion de quelqu’un qui s’oppose à la guerre ? Ou bien qui la soutient ? C’est l’esprit d’un libéral américain avec toute sa guimauve à l’eau de rose.

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