dimanche 30 novembre 2014

BCE : DÉSORMAIS LE CAP EST CLAIR

Article paru dans : Kapitalis

Ceux qui ont voté pour Nidaa Tounes aux législatives puis pour Béji Caïd Essebsi au premier tour des présidentielles, n'auraient jamais acceptés qu'il s'allie ou coopère avec Ennahdha ce qui aurait provoqué une crise grave.

BCE hier soir sur Nessma les a rassurés !

Si avant les élections BCE avait eu l'intention d'associer Ennahdha au pouvoir, hier soir il est clair qu'il revient sur cette idée depuis qu'il a constaté la duplicité de Ghannouchi qui affirmait la neutralité de son parti aux élections présidentielles, alors que ses lieutenants et donc son parti, ont soutenu Marzougui ... parasitant ainsi le premier tour de ce scrutin !
On ne peut, en effet s’allier avec un parti qui pratique le double langage, qui cache ses intentions véritables et qui, dés lors ne donne aucune assurance alors qu’il faut du sérieux pour diriger un pays.

Et tant mieux que BCE se retourne vers les progressistes, pour ne travailler qu'avec ceux qui regardent vers l'avenir et plus du tout avec ceux qui regardent en arrière parcequ'ils n'ont pas fini de digérer leur histoire personnelle au point de vouloir sacrifier la Tunisie pour assouvir leur haine et leur désir de vengeance; faisant des tunisiens les otages de leurs ressentiments ! D’ailleurs il annonce qu'il aura un entretien ces jours-ci avec les dirigeants de "Jabha chabia"  le Front populaire

Souhaitons que dans ce dialogue avec le Front Populaire, chacun  se décide en fonction de l’essentiel, à savoir la préservation du caractère progressiste de la Tunisie. Il faut que le Front populaire ait une position responsable qui tienne compte de la réalité  du pays et que Nidaa Tounes accepte d’intégrer dans son programme un réel volet social. Car le social est absolument indispensable pour la réussite à moyen et à long terme de ce nouveau pouvoir pour diminuer les zones de pauvreté qui sont le vivier des obscurantistes.

Désormais, le cap est clair ! 

BCE rappelle aux tunisiens qu'il leur faut choisir entre deux conceptions civilisationnelles diamétralement opposées, et les appelle à choisir la direction qu'ils veulent prendre pour leur avenir et celui de leurs enfants :
- aller de l'avant avec ceux qui veulent ancrer la Tunisie dans la modernité, en votant pour BCE, ou  
- revenir en arrière avec ceux qui veulent la faire régresser en choisissant Marzougui et la troïka dont il a fait partie et qui le soutient avec les salafistes, les jihadistes et les voyous de sa milice LPR !

Car c'est ainsi que fonctionnent les démocraties : en cas d'absence de majorité pour un parti, il est normal que le parti arrivé en tête des élections cherche parmi ceux avec qui il partage les valeurs essentielles, des alliances. D'ailleurs c'est ce que les tunisiens dans leur majorité réclamaient depuis le début; et avec plus d'insistance depuis l'entrevue de Ghannouchi avec BCE à Paris , craignant que celui-ci ne cède aux chants de la sirène des Frères musulmans comme le firent Mustapha Ben Jafâar et Marzougui. Quoique ce dernier, n'était qu'un crypto-islamiste comme le découvriront à leur dépens ses électeurs ... et dont le parti CPR n'était selon sa co-fondatrice Om Ziad, qu'un nid à des nahdhaouis faisant de ce parti un Nahdha Bis depuis l'arrivée des Frères musulmans notoires tels que Imad Dayimi, Slim Hdidane et Abdelwahab Maatar dans ce parti !

Le seul argument qui sous-tendait la proposition d’alliance avec Ennahdha, était que les islamistes existent et qu’ils représentent une force dont il fallait tenir compte ! C’est un argument sans portée. Car il faut creuser ce qu’il signifie. Qu’aurions-nous  accepter de ce parti ? Sa conception rétrograde du droit des femmes, son instrumentalisation de la religion et sa manière de faire de la politique dans les mosquées ? Tant qu'Ennahdha continuera de prétendre fonder son action sur la religion, il faut la combattre. D'ailleurs qu'auraient pu proposer les nahdhaouis comme programme autre que celui de l’organisation internationale des Frères musulmans ? Il n'y a qu'à voir ce que fait leur "frère" Recep Tayip  Erdogan en Turquie, model pour Ghannouchi ! Depuis leur prise de pouvoir, les Frères musulmans n'ont cessé de diffuser dans la société turque le wahhabisme, qui fonde leur action politique. N'essaie-il pas de saper les fondements de la république par petites touches ? N'envisage-t-il pas de supprimer la laïcité de la constitution ... pour s'acheminer vers son remplacement purement et simplement par la chariâa ?

Si jusque-là le processus démocratique en Tunisie marchait sur la tête parce qu’impulsé par les Frères musulmans nahdhaouis qui ne croient nullement en la démocratie, concept dont il n'y a pas trace dans le coran et pour cause, il est occidental vous rappellent avec mépris les plus extrémistes; au point que l'opposition s'est laissée mener par le bout du nez pour accepter de nouveaux concepts (trouvailles de qui ?) tels que : "le consensus", "le dialogue national", "le vivre ensemble des partis" (taâyouch), "un gouvernement d'union national" .... Il n'y a qu'à voir l’organisation des élections, d'avoir fait précéder les législatives avant les présidentielles ! Ce qui est une "bidaâ" (innovation), pour reprendre un terme très usité hypocritement par les wahhabites, pour dissuader les croyants de toutes pratiques autres que celles prescrites par la wahhabisme en Arabie ! Alors que dans toutes les démocraties,  les présidentielles précédent toujours les législatives !

Alors que toutes les démocraties fonctionnent de façon claire : un parti ou plusieurs au pouvoir et une opposition composées des partis minoritaires. Ce qui a le mérite de la clarté du cap pour le pays et pour les électeurs ! Celui ou ceux qui gouvernent assumant entièrement la responsabilité de leurs choix d'orientation !

L’ambiguïté en politique est source de désintéressement des peuples vis-à-vis de la politique ... et seuls les hommes d’Etat qui défendent un vrai projet sont suivis. D’une certaine manière c’est l’ambiguïté  qui explique, en partie, l'abstentionnisme de certains.

Rachid Barnat



PS : il est regrettable que de telles interviews soient entrecoupées par de la pub !

1 commentaire:

  1. TOUT COMPTE FAIT, CE SONT LES TUNISIENS QUI SAUVERONT LEUR REVOLUTION !

    C'est une chance que ce peuple ait déclenché une révolution dont aucun parti ne puisse en revendiquer la paternité !
    L'autre chance de ce peuple est d'être imprégné par le bourguibisme et ce qui le fonde : le nationalisme !

    Si le peuple tunisien semble désorienté par les événements depuis le 11 janvier 2011 et tiraillé entre tous les courants politiques et toutes les idéologies des plus farfelues aux plus dangereuses qui les fondent, son intelligence bourguibienne l'a sauvé de l'errement ... puisqu'au final, il revient à ses fondamentaux !

    Bourguiba : « Je suis optimiste, je crois que j’ai fait quelque chose de solide qui tiendra, après moi ». Ce que les tunisiens confirment !

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