lundi 15 septembre 2014

L’UGTT ne participera pas aux élections : neutralité ou désengagement ?

Article paru dans : Kapitalis


L'UGTT abandonnerait-elle les Tunisiens aux Frères musulmans nahdhaouis ?

Houcine Abbassi, a-t-il pactisé avec Ghannouchi ?

A quoi jouent les responsables politiques de l'UGTT ?

R.B


Mohamed Hafayedh

Le but n'est pas de critiquer la non participation de l'UGTT par des candidats aux élections, mais celui de son "laisser faire" aux partis politiques, dont la représentativité reste relative et les orientations manquent de visibilité.

Car sans la participation effective de l'UGTT au débat politique quant aux choix du programme économique et social, il est de son rôle d'en soumettre le sien élaboré dans le cadre d'une consultation de la base syndicale, ce qui créera une dynamique et permettra aux tunisiens de prendre conscience des enjeux des élections qui arrivent, afin de mobiliser les tunisiens qui semblent désorientés par les politicards de tous bords et les motiver pour aller voter en connaissance de cause !
La décision de ne pas participer aux élections de l’UGTT, la  plus grande force  sociale et politique du pays, n’est pas un événement anodin.
L’information est passée comme un fait divers,  alors que la Tunisie est  à la veille d’un saut dans l’inconnu d’un suffrage universel incontrôlable.
L’époque où toute la Tunisie retenait son souffle à l’annonce des décisions du Comité Central de l’UGTT semble bien révolue.
Aucun impact national, aucun écho des débats au niveau des syndicats régionaux, ni d'échange d’idées dans les médias ou sur les pages du Journal "Echaaâb" (le peuple), entre tous ces juristes, économistes, sociologues, philosophes  et universitaires syndicalistes qui ont fait la fierté du Centre de recherches de l’UGTT pendant des décennies avant la révolution et produit les programmes de gouvernance les plus sérieux.

L’information était suivie par deux déclarations d’environ  soixante secondes, relayée par deux secrétaires adjoints, le premier a rappelé le principe de la « neutralité » de l’UGTT, « à distance » de tous les partis politiques,  tous  représentés dans l’organisation syndicale; le  deuxième a appelé à voter pour les bouquets de fleurs contre les sacs poubelles !
Comme s’il existait deux UGTT, l’une au-dessus de la mêlée des "Fourakaa", elle contrôle tel  un  surveillant général dans un collège de province, et l’autre se trouve dans un combat de rue où elle reçoit les coups de poing et les détritus sur ses murs, mais se défend comme elle peut contre le camp des méchants avec l’aide du camp des gentils, qui viennent la soutenir, avec un bouquet de fleur à la main.

 L’UGTT n’est pas une auberge espagnole :

L’actuel Secrétaire Général avait rappelé, à juste titre, lors de la commémoration de l’assassinat de Farhat Hached le 5 décembre dernier, que l’UGTT était «  plus grande » que la direction actuelle et plus grande que son S.G lui-même.
Il est indéniable que l’UGTT est une institution nationale à visée patriotique, que Hached et ses camarades avaient créée pour les ouvriers tunisiens qui ne pouvaient défendre leur cause spécifique d’indépendance nationale à l'intérieur d'un syndicalisme français dont l'action se limitait à des revendications salariales.
Les fondateurs ont légué l’UGTT à tous les tunisiens patriotes syndiqués ou non syndiqués.

L’UGTT est institution trop sérieuse pour être confinée dans un rôle secondaire réduite à une simple machine bureaucratique au moment où le pays est sérieusement menacé par l’obscurantisme. Elle ne peut se soustraire à son rôle historique qu'elle a toujours tenu pour préserver les intérêts du pays.
Elle tient sa légitimité de ses martyrs et de la charte de ses fondateurs imprimée dans la mémoire collective des tunisiens, caractéristique du syndicalisme tunisien :
- Le rationalisme : supériorité d' "el’akl" (la raison), sur le "nakl" (la tradition religieuse), comme disait Tahar Haddad,
- La modernité de Tahar Haddad et de Mohammed Ali,
- L’engagement sans ambiguïté de Farhat Hached dans la lutte nationale et politique, appelant les travailleurs tunisiens à la lutte jusqu’à « l’abolition du système de l’exploitation capitaliste et avec lui celui de l’appareil d'état qui le protège » (éditorial du 7 mars 1948, la voix du travailleur n°26); ou mieux encore, la « destruction du système de l’exploitation » (éditorial du 22 février 1948, la voix du travailleur n°24)
- Le principe : « La politique est le cerveau de la lutte syndicale » de Mohammed Erray, président de la fédération des dockers (éditorial du 26 novembre 1955, la voix du travailleur n°39 - éditorial de Ahmed Ben Salah).

Disons le tout de suite, à la lumière des principes fondateurs du syndicalisme tunisien, la neutralité de l’UGTT dans le conflit actuel qui oppose les forces progressistes au parti Ennahdha et ses ramifications islamistes, est indigne de l’histoire de cette auguste institution !
Ce n’est pas parce que des islamistes ou leurs proches ont trouvé refuge pendant la période de Ben Ali chez l’UGTT, que celle-ci se croit obligée « de faire de la place » au courant islamiste au nom de la neutralité syndicale.

Chokri Belaid, lui aussi avait défendu les islamistes et pris de gros risques pour les protéger contre la torture et la mort, mais une fois au pouvoir, leur premier réflexe était de l’éliminer physiquement.
Idéologiquement, les islamistes n’ont rien à faire dans l’organisation syndicale de Farhat Hached, puisqu'ils condamnent le syndicalisme le considérant comme une hérésie ! D'autant qu'ils considèrent le syndicaliste qui lutte contre l’accumulation du capital et des richesses comme un mécréant qui défie la volonté d'Allah qui aime les riches, nous rappelle Ghannouchi.

En outre, les islamistes ont leur « syndicalisme » parallèle, comme ils ont leur police et leur armée parallèles, ils ne font qu’infiltrer l’UGTT pour occuper les postes névralgiques dans le seul but de paralyser l'institution et étouffer toute contestation. 
Mais alors qu'adviendra-t-il du militantisme de l’UGTT pour défendre les salariés contre les majorités au pouvoir, si elle devait à chaque fois respecter la position d’une partie de ses adhérents, membres des partis de la majorité au pouvoir?!
Plus sérieusement, selon le discours des « Fourakaa » (les partisans de la multiplication des partis), pour qui les partis politiques seraient suffisamment représentatifs du peuple tunisien, est une fable qui ne convaincra personne.
La réalité de la représentativité des partis politiques n’est plus défendue par personne, même dans un pays démocratique comme la France où un fossé s’est creusé entre la société et les élus censés la représenter.
Dans les démocraties occidentales, le sentiment de mal-représentation s’enracine dans la tendance des partis politiques qui fonctionnent en vase clos ; en Tunisie la situation est pire : elle est à l’image de la réunion des chefs de tribus ou de clans autour de la table servie de l’ambassadeur américain.

Les responsables de l’UGTT ont la mémoire court: ils oublient l’espoir qu’avaient suscité la révolution tunisienne chez des millions d' "indignés" en Europe et dans le monde, avant même le déclenchement de l’opération du « printemps arabe »; opération contre révolutionnaire montée par la coalition américano- wahhabite.

Les élections du 23 octobre 2011, ont démontré le fossé qui existe entre les résultats de la machine électorale et la machine des forces vives de la nation structurées dans la société civile.
Les élections prochaines se dérouleront dans un pays où toutes les portes sont grandes ouvertes à l’argent sale, aux armes, aux espions, aux terroristes et aux mafieux de tout genre; un pays qui vit sous perfusion monétaire sans aucun espoir de redressement économique dans un avenir prochain, des électeurs dans la nécessité et la misères, cibles des prédateurs bien pourvus en pétrodollars.

La Tunisie qu'on nous prépare, sera une anarchie institutionnelle :

Heureusement que la Tunisie peut compter sur ses « saints », non ceux évoqués par le Général militaire. Les saints de la Tunisie sont ses citoyens faisant corps avec la société civile, qui croient en leur pays, libre et fier.
Aucun parti politique ni aucun dinosaure, encore moins l'union des deux dinosaures, ne peuvent prétendre représenter les tunisiens ou revendiquer le sauvetage de la Tunisie à la place du peuple du Bardo de l'été 2013.

La Tunisie est un bateau dans la tempête. Il surfe les grosses vagues, mais il ne coulera jamais, la coque est solide grâce aux fondateurs de la nation : Tahar Haddad, Habib Bourguiba et Farhat Hached; et à son histoire millénaire.
Les tunisiens savent garder et protéger leur pays après chaque révolution. Se sont des « professionnels » de la révolte selon le vicomte de Guillerague qui fut ambassadeur de France sous le règne de LOUIS XIV à Constantinople et qui témoigne : « Il n’y eut jamais de royaume si sujet aux révolutions que celui de Tunis, l’on s’étonnera peut-être d’apprendre qu’un petit coin de terre ait pu si longtemps subsister parmi tant de troubles qui l’ont agité ».

Les américains n’ont rien compris, de l’aveu même de leur ambassadeur, qui avait reconnu que les choses en Tunisie lui semble « plus compliquées » que ce qu’il croyait. Ils ont essayé, aveuglement de transposer leurs schémas du Moyen Orient pour créer une guerre religieuse entre croyants et laïques, mais le pétard n’a pas marché dans un peule uni, dans une cité centralisée; car la Tunisie n’est pas un foyer de tensions tribales ou religieuses prête à brûler, à l’image des pays du Moyen Orient.

En l’état, la Tunisie est une anarchie contre le pouvoir politique transcendant et central, mais capable de retrouver les ressources pour s’organiser dans l’ordre et préserver les institutions et la continuité de l’état. Son goût pour la liberté acquise le dégoûte du pouvoir des assoiffés de pouvoir.
Le perroquet répond au marchand : " Ô, cher maître, celui qui est libéré, ne revient jamais vers sa cage. Je te remercie de ton aide et te dis adieu " !
Il est du rôle de l'UGTT de s'engager et imposer la tenue des élections de base, locales et régionales pour constituer les structures populaires de proximité et donner forme institutionnelle à cette démocratie citoyenne participative.

L’alliance « sacrée » entre le néolibéralisme et l’Islamisme :

Jusqu'au 23 octobre 2011, la Tunisie était restée une anarchie mais citoyenne et civilisée, puisque les tunisiens ont dégagé le pouvoir en place, tout en préservant leurs institutions; et malgré les problèmes économiques et de sécurité,  ils étaient capables de défendre leurs quartiers et leurs villages, organiser la solidarité entre eux  et même se montrer généreux pour accueillir leurs voisins libyens.

La Tunisie était sur la voie de réaliser le rêve de beaucoup d'intellectuels pour instaurer la démocratie représentative qui s'est transformée en une oligarchie par la faute d'une troïka dominée par les frères musulmans nahdhaouis.
Malheureusement les néolibéraux américains et français ont réagi en préférant soutenir les islamistes seuls capables de constituer une force de frappe contre-révolutionnaire pour stopper toute marche de la Tunisie vers le progrès et la liberté.

En plus du soutien électoral aux islamistes, les américains ont dépêché leurs intellectuels et experts auprès d'eux, tel le petit professeur universitaire américain Noah Feldman surpris dans l’enceinte de l’ANC, conseillant l’adoption de la charia dans le constitution.
Le néolibéralisme a pour religion la liberté du marché dit « le marché divin », qui s’accommode de tout système religieux, tel que l'islamisme ou "islam politique", marqué par l’immanence où le plan de Dieu se réalise tout seul; d'où le « providentialisme » de « la main invisible », cher à la pensée libérale.
Depuis 2005, des chercheurs occidentaux se sont intéressés à « l’islam de marché » et ses convergences avec les valeurs néolibérales.
En septembre 2011, à la veille des élections qui ont porté les islamistes au pouvoir, le philosophe Dany-Robert DUFOUR évoquait le nouveau venu, compatible avec le système néolibéral occidental : « Cet Islam light que l’on a appelé l’Islam de marché qui va probablement tenter de profiter des récentes révolutions arabes pour gagner du terrain ».

Les islamistes arrivés au pouvoir ont manœuvré pour préparer le pays à se soumettre au système néolibéral, en mettant la Tunisie dans une situation de cessation de paiement au bord de la faillite. Ils ont vidé les caisses de l’état, détourné tous les fonds destinés à l’investissement, bloqué les projets et toute possibilité de créer des emplois pour les jeunes chômeurs, bloqué toute tentative d’une justice transitoire pour confisquer le capital national.
La Nahdha avait agi pour le compte du néolibéralisme comme une entreprise de bâtiment de démolition dont le seul objectif était de mettre la Tunisie à genou, jusqu'à l’installation du gouvernement de la dette, celui de Mahdi JOMAA.
La dette, en elle-même, n’est pas un handicap pour la croissance, elle constitue au contraire le moteur de l’investissement économique et de l’emploi.
Mais avec le système néolibéral, l’économie réelle ne constitue que partiellement le processus de valorisation d’accumulation capitaliste. Le néolibéralisme a, depuis « le coup de 1979 » aux états unis, fait un forcing rendant possible la constitution d’énormes déficits publics, ouvrant la porte à l’économie de la dette en augmentant les taux nominaux de 9% à 20%, créant ainsi de toute pièce des endettements cumulatifs des états et des collectivités publiques.
Cette vilaine dette est fabriquée par la technique de la « titrisation », le capitaliste néolibérale transforme sa créance en titre changeable sur les marchés financiers, en fabricant du papier, les classes les plus aisées s’approprient le travail et les richesses de la population, devenus débitrice; la relation créancier-débiteur se superposant aux relations capital-travail, le salarié fier de soin travail, devient un débiteur coupable et condamné à rembourser.
La dette agit à la fois comme une machine de capture et de prédation sur la société dans son ensemble, comme un instrument de gestion macro-économique et comme un dispositif de distributions de revenus. Sa force se mesure à cette capacité de transformer l’argent en dette et la dette en propriété, ce faisant il transforme les rapports sociaux qui structurent la société.

Le néo-keynésien Joseph Stigliz, qui est loin d’être un révolutionnaire, rappelle que les néolibéraux ont réussi à imposer un gouvernement de 1% pour le 1% par le 1%.
En Europe les dégâts sont énormes surtout dans l’Europe de l’est, les nouvelles démocraties postcommunisme et l’Europe du Sud comme, notamment  la Grèce, où l’état endetté est dans l’impossibilité de moyenner la dette sociale, c’est-à-dire la dette de l’état providence par le recours du Trésor à la banque centrale, ce qui oblige l’état et les services sociaux, les collectivités locales, à s’endetter auprès des marchés financiers, entrant dans la spirale de remboursement de la dette et des intérêts faramineux qui ne finiront jamais jusqu'à la faillite de l’état qui a transféré délibérément son droit régalien aux bailleurs de fonds. Les pays les plus touchés sont dépossédés du pouvoir concédé par leur « démocratie représentative » au créancier universel.

Le rôle de l’UGTT devient plus que jamais politique  comme l’avait enseigné Mohammed Erray : le politique est le « Mokh » (cerveau) du syndicalisme.

La Tunisie  est  gouvernée par une équipe issue du « dialogue national », avec la bénédiction des créanciers de la Tunisie qui ont accepté de créditer les caisses de l’état laissées vides par les islamistes.
Le FMI ou l’Europe ou les marchés financiers exercent leur pouvoir de contrôle de la gouvernance de la dette  et la « rationalisation » des capacités de remboursement des intérêts de leurs créances.

Certains secteurs de l’UGTT commencent à souffrir des conséquences de la politique néolibérale du gouvernement JOMAA, "politique de la dette", qui seront appliquées sur trois niveaux :
- La politique d’austérité avec le contrôle social, celui des dépenses sociales de l’état-providence qui toucheront les retraites, les congés, le droit du travail et les services sociaux de l’état s'accompagnant de la perte des acquis sociaux arrachés par les luttes syndicales.
- Les privatisations des services de l’état-providence, sous prétexte de rationaliser la protection sociale.
- Pour assurer ces objectifs, les créanciers de la Tunisie interviendront dans le choix des subjectivités gouvernantes, "islamistes light", dans le cas de la Tunisie; pour exécuter le programme de leur politique monétaire.
En l’état actuel de la Tunisie, l’équipe gouvernementale qui sera issue des élections prochaines, ressemblera à un gouvernement JOMAA 2 et n’aura pas plus de pouvoir sur l’orientation économique et sociale du pays.
Le rôle de l’arbitre du gouvernement entre le capital et le travail sera insignifiant et impuissant faute de capacité de la banque centrale souveraine de répondre aux besoins du Trésor public de l’état providence.
Le pouvoir réel appartient au  financier universel, fluide et inconsistant à l’image des capitaux « qui donnent à toute chose leur mesure de monnaie virtuelle ».
Les syndicalistes grecs, islandais, irlandais et portugais ont compris qu’ils doivent s’engager politiquement et en première ligne contre le poids de la dette pour affronter le diktat de la  « Troïka » (composée de l'Union européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI) qui leur  impose une cure d'austérité.

La non-participation de l’UGTT aux débats pré-électoraux, est un « laisser-faire » donné aux partis politiques à un moment où la classe moyenne et les plus pauvres sont exposés aux politiques néolibérales les plus sauvages; un « laisser-faire » qui n’a pas d’équivalent ailleurs, même dans les démocraties libérales les plus enracinées, où les syndicats négocient pour soutenir tel programme économique ou social de tel parti politique ...
Comment comprendre et accepter la logique de la direction de l’UGTT de ne pas participer aux élections d’une manière active et s’engager clairement contre la possibilité du retour d’un parti politique qui avait commis des crimes contre le peuple tunisien, qui a délibérément fait un hold-up sur les caisses de l’état et bloquer toute possibilité de créer des emplois pour les jeunes préférant les envoyer vers les camps de la mort (Syrie ...), ou les pousser à se jeter à la mer ?
Comment comprendre que l’UGTT veuille se positionner et rester à la même distance des partis pour mettre sur le même pied d’égalité un Taieb Baccouche de Nida Tounes avec Ali Larayedh Frère musulman nahdhaoui , un Ammar Amroussia  de l’FP avec Sahbi Attig ou Samir Bettaib de l’UPT avec  Abdellatif El makki ?

Les luttes qui se profilent dans l’avenir sont des luttes universelles contre les destructions du néolibéralisme sauvage, qui n'épargnera personne. La société civile et à sa tête l'UGTT est la seule capable de résister et de créer l'alternative à ce chaos économique et politique.
« La pauvreté n’est plus une faiblesse de revenus, mais un ensemble de capacités dont on se trouve dépossédé ». La direction actuelle de l'UGTT est en dessous de ce combat hautement politique, les augmentations modiques des salaires concédées par le gouvernement Nahdhaoui n'ont servi qu'à couvrir l'augmentation disproportionnée des prix, le hold-up islamiste par des indemnisations faramineuses avec une propagande anti-syndicalisme, pour lui faire porter la responsabilité des caisse vides de l'Etat en plus de l'infamie du manque de solidarité des travailleurs avec les chômeurs.

Compte tenu des choix actuels de l’UGTT, la Tunisie progressiste et moderniste est en droit de se demander, si elle peut encore compter sur l’UGTT pour sauver encore la Tunisie.

PS : Le texte d’origine a été revu par Rachid Barnat avec l'autorisation de son auteur.

1 commentaire:

  1. Voilà un problème intéressant soulevé par cet article.
    On enseigne que les syndicats, chargés de défendre les intérêts des travailleurs, doivent être indépendants des partis politiques car ils doivent pouvoir remplir leur rôle quelque soient les partis au pouvoir.

    C’est une analyse hypocrite, que l'UGTT veuille rester neutre car il est absolument évident que défendre le monde du travail c'est faire de la politique.
    Chacun comprendra que les syndicats préféreront toujours des partis à gauche plutôt que des partis partisan de l'ultra libéralisme.

    Par ailleurs ici, en Tunisie et à ce moment de son histoire, il ne s'agit plus de petite politique mais d'un choix de civilisation et, notamment, en ce qui concerne la place des femmes, entre autre, dans le monde du travail.
    Il semble donc normal et nécessaire que l'UGTT fasse un choix clair.

    C'est d' autant plus nécessaire que les islamistes en dehors de faire régresser le pays, conduiront comme ils l’ont toujours fait, une politique ultra libérale, défavorable aux travailleurs.

    RépondreSupprimer