mercredi 19 février 2014

Algérie: quand des voyous mènent le bal

Les dirigeants du monde dit "arabe", sont "bêtes, moches et méchants" !
Un ramassis d'opportunistes et de frustrés, ce cheptel d'arrivistes, tous ces "morgueux" incultes et vulgaires, et beaucoup d'autres, parlent aujourd'hui au nom de l'Algérie et des Algériens. 
Et malgré cela, le cynisme diplomatique et la realpolitik, incitent les grandes puissances à les ménager, sinon à soutenir, ceux qui hypothèquent l'avenir des Algériens et de toute la région nord-africaine.
En lisant Mohamed Sifaoui, on ne peut que faire le constat qu'Algériens et Tunisiens c'est kif kif ! Que ces derniers, aient servi sous ZABA ou sous Ghannouchi !!
R.B

                                                      

Mohamed Sifaoui



Ce que je pense de Bouteflika et de son clan d'arrivistes avides de pouvoir et d'argent, je l'ai écrit dans un ouvrage paru en 2011 (Bouteflika, ses parrains et ses larbins); ce que je pense, par ailleurs, de la mainmise du DRS, les services spéciaux, sur l'État algérien, je l'ai consigné dans un autre livre publié en 2012 (Histoire secrète de l'Algérie indépendante: l'État-DRS) et qui reparaîtra en version poche et actualisée en mars prochain.


Dans ces deux livres, j'avais évoqué des faits et livré des analyses qui, quoi que répondaient les "critiques", parfois acerbes, lues ou entendues, ici et là, annonçaient le psychodrame (il vire à la tragédie) qui est en train de se jouer en Algérie.

Depuis quelques jours, en effet, la scène algérienne grouille de déclarations, de bruissements, de couinements et de coassements. En première ligne, ce cheptel qui sert "d'élite" politico-militaro-médiatique et qui est en train de faire de l'Algérie, la risée, non pas de la planète seulement, mais de toute la galaxie.
Certes l'Algérien est excessif. De nature, dit-on. Mais la chose ne prête plus à sourire tant les excès ne sont plus des excès et les polémiques ne sont plus des polémiques. Le pays est en train progressivement de virer vers quelque chose de grave et de vulgaire. Une vulgarité crasse, celle qui met mal à l'aise tous ceux qui ont un brin d'éthique et de décence ; celle qui met mal à l'aise le noble et réjouit l'abject ; celle qui indispose le digne et complaît à l'ordurier. Cette « élite » dirigée par le grossier et le trivial qui ne maîtrise d'autre culture que celle des maisons closes, cette « élite » spécialiste du vacarme et du tapage composant quelques ventricules au cœur du régime (ou à sa périphérie) est faite, disons-le clairement, de voyous, d'intrigants, de gouapes et d'autres comploteurs soucieux de leur devenir et inconscient quant à l'avenir de la nation algérienne. Les uns et les autres agissant au nom du clan, de l'intérêt étroit et mercantile, de la région, de la famille ou de la belle-famille, représentant ainsi une pâle copie des mafias. Pâle copie, car à l'inverse des parrains siciliens ou napolitains, ces petits morgueux, n'ont ni classe ni instruction ni intelligence ni dignité ni parole. Ils sont, comme le diraient la satire populaire, pour la plupart, "bêtes, moches et méchants". Malgré cela, le cynisme diplomatique et la realpolitik, y compris des Français, incitent les grandes puissances à ménager, sinon à soutenir, ceux qui hypothèquent l'avenir des Algériens et de toute la région nord-africaine.
Mais je ne veux pas rester dans l'insinuation. Ces gouapes qui mènent désormais le bal des incultes, des corrompus, des lâches, des frustrés et des immatures ont un nom.
  • Amar Saïdani [Secrétaire Général du FLN], arriviste fanfaron, affairiste avéré, larbin assumé d'un système corrompu et corrupteur, incompétent et fier de son état, hissé au rang de majordome de la présidence à travers un poste de Secrétaire Général du FLN, lance ses pavés dans la boue ;
  • Aboud Hichem [Ex-officier des services spéciaux, devenu « journaliste »], intriguant notoire, de carrière et de vocation, ancien petit serviteur prétentieux de la Sécurité militaire dont il était un petit gradé subalterne, spécialiste ès-rumeurs et propagande, opposant autoproclamé, dans un passé récent chef de cabinet d'un patron des « services », envoie des missives à ogive vulgaire au frère du Président Bouteflika, l'attaquant, entre autres, sur une sexualité qui selon, l'ancien troufion, ne cadre pas avec la culture locale ;
  • Le même frérot de l'autocrate agonisant, version algérienne de Leila Trabelsi (épouse de l'ex-dictateur tunisien), Saïd de son prénom, joyeux et fort de son patronyme, issu d'une « noblesse » des caniveaux qui a fait main basse sur l'Algérie, amant des affairistes et père spirituel des corrompus, répond indigné, à l'ex-bidasse Aboud Hichem, « journaliste » auto-déclaré, en allant jusqu'à prétexter qu'une attaque contre sa personne serait une offensive faite au peuple et à la Nation (Comment s'en étonner lorsque l'on dirige le pays aux côtés d'un petit monarque contrarié) ;
  • Amar Ghoul [Chef d'un parti islamiste, tendance frères musulmans], bigot convaincu, vendeur et revendeur d'islam politique, fond de commerce préféré d'un calculateur, parmi d'autres, devenu, l'espace d'une décennie, produit contrefait d'une caste qui a compris que certains hommes politiques algériens étaient à vendre et qu'il suffisait de mettre un prix ;
  • Amara Benyounès [ministre de Bouteflika], barboteur professionnel, spécialiste en drainage, non pas de vins, mais de ses pots, l'un des kabyles de service et des « services », « démocrate » de poche, plus fidèle aux poches qu'aux démocrates, préfère jouer à l'équilibriste, car comme tout opportuniste, il sait être proche de deux rives diamétralement opposés, puisque le grand écart est, chez lui, un sport roi.
  • Dahmane Abderrahmane [Conseiller du recteur de la Mosquée de Paris], dans un passé récent, serviteur zélé et incompétent de Nicolas Sarkozy, sachant retourner veste et burnous, aujourd'hui gravitant, la langue pendante, autour des Socialistes, de la Mosquée de Paris et de toutes les associations de France et de Navarre, quémandant, avec excitations, rencontres et offrant infos à toute officine susceptible de lui tendre l'oreille, le même hurluberlu, à l'appétit gargantuesque et dont le nom est cité régulièrement dans certaines affaires en Algérie (l'autoroute Est-Ouest n'a pas encore livré tous ses secrets) lance, à partir de Paris, tel un muezzin alcoolique, un communiqué pour prendre la défense du patron des « services » algériens. Le fameux général Mohamed Mediène dit Toufik devrait s'en réjouir. Lui qui a souvent fait la promotion de la médiocrité, le voilà attaqué par Amar Saïdani et défendu par Dahmane Abderrahmane.
  • Le premier ancien percussionniste, le second, éternel joueur de pipeau. Mohamed Samraoui, ex-colonel du DRS, ayant cautionné un système avant de se retourner contre lui, en raison d'une demande de mutation non satisfaite, autre opposant autoproclamé, récemment condamné en Allemagne, selon quelques articles de presse, pour une obscure affaire de faux en écriture, faisant avaler balivernes et couleuvres aux plus crédules (l'affaire du diplomate algérien accusé à tort par lui-même est encore vivace dans les mémoires), proche des parrains des égorgeurs à la barbe bien taillée se lance lui aussi, en piètre joueur d'échecs, dans la bataille des esprits étriqués ;
  • Gaïd Salah [chef d'état-major de l'armée algérienne], gérontocrate en chef et sous-chef de clan, général de corps d'armée de son état, dont les compétences s'arrêtent à un appétit qui ferait pâlir un troupeau porcin et à une vulgarité langagière qui ferait rougir toutes les ribaudes de l'hémisphère nord et toutes les gotons de l'hémisphère sud, vice-ministre de la Défense, qui ne défend, autre chose que les intérêts de sa petite chapelle, allant jusqu'à outrager l'honnête pour mieux honorer la fripouille, chef de l'armée et son boulanger en chef qui a trempé sa baguette dans toutes les sauces nauséeuses, veut à tout prix que le président, son patron grabataire, puisse continuer de faire main basse sur l'Algérie ; et j'en passe, car la liste est très loin d'être exhaustive.
Ce beau monde est la petite illustration de "l'élite algérienne", 52 ans après l'indépendance de ce pays, pourtant beau et à fortes potentialités, transformé, malgré lui et par la faute de la plupart de ses dirigeants, en un dépotoir à ciel ouvert, dissimulé derrière une vitrine alléchante dont on ne sait si elle est ainsi conçue pour mentir au peuple algérien, aux partenaires étrangers ou à soi-même. 
Ce ramassis d'opportunistes et de frustrés, ce cheptel d'arrivistes, tous ces morgueux incultes et vulgaires, et beaucoup d'autres, parlent aujourd'hui au nom de l'Algérie et des Algériens. 
Il y a plusieurs approches possibles ? Les ignorer ? Leur répondre ? Dire qu'ils ne sont pas représentatifs ? Que faire ?

Je crois qu'il est temps d'exiger des intellectuels, les vrais, qu'ils prennent leur plume ; qu'il est temps de demander aux journalistes, les vrais, qu'ils écrivent billets, articles et éditoriaux pour dénoncer l'infâme et le vulgaire ; qu'il est temps de demander aux hommes (et femmes) politiques, les vrais, qu'ils fassent des déclarations à consonance politique et seulement à consonance politique, sinon nous serions dans une trahison des clercs. Quoi que, nous y sommes déjà!
Pour ma part, je ne vois d'autres solutions que de demander aux voyous de se taire. Mais finalement comment leur en vouloir quand des gens dignes, des intellectuels compétents, des politiciens engagés ont préféré démissionner quitte à abandonner le débat et, du coup leurs responsabilités, laissant le pays en jachère entre les mains du voleur et du malpropre ? Comment en vouloir aux gouapes quand on sait que c'est un inversement de l'échelle des valeurs qui a permis aux uns et aux autres d'accéder à leur "statut social", à leur grade ou à leur fonction ? Comment Toufik, le patron du DRS, peut-il s'étonner aujourd'hui d'être traîné dans la boue par un percussionniste qui, dans un pays normal, n'aurait même pas pu être planton dans une sous-préfecture ? Qu'a-t-il fait, lui le premier responsable de la sécurité, pour empêcher un tel énergumène de s'accaparer le parti dont le sigle - et le sigle seulement - représente le cœur du récit national algérien ? Comment Saïd Bouteflika peut-il se plaindre des attaques, sous la ceinture, qu'il subit de la part d'une personne qui ne vaut guère mieux que lui, quand on sait que son frère (et lui-même) ont favorisé l'émergence d'une clientèle composée d'arrivistes, de vulgaires et d'incompétents ? Finalement, le triste spectacle que nous livre l'Algérie de Bouteflika, n'est que l'effet boomerang d'une politique d'abrutissement qui a exacerbé les régionalismes, érigé la corruption en norme et fait de la promotion de la vulgarité et du vulgaire une ligne de conduite ?

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