jeudi 2 mai 2013

Eric Denécé et Mezri Haddad détruisent le mythe du Qatar


Eric Denécé * et Mezri Haddad **


Lors du débat de France 24, M.Eric Denécé a d’emblée dit qu’il « observe avec surprise que l’argent n’a pas d’odeur », qu’au sujet du Qatar, il y a deux stratégies : « une stratégie d’affaires et une stratégie de prosélytisme ». Il a défini le régime qatari comme un « salafisme modéré », en précisant qu’un « salafiste modéré, c’est comme un nazis modéré ». Pour lui, « le Qatar mène une politique étrangère ultra-extrémiste. On parle du Qatar comme d’un Etat normal. On, si on faisait une échelle d’Etats démocratiques, le régime de Bachar Al-Assaad, malgré ses énormes défauts, était encore deux fois plus démocratique que le Qatar, qui ne donne aucun droit démocratique à ses citoyens. Cet Etat finance des groupes salafistes qui tuent et torturent en Syrie comme ils ont fait en Libye. 


Le Qatar intervient au nord du Mali pour répandre un islam radical qui détruit les traditions africaines pour couper les mains, violer des femmes et tuer des enfants ». M.Denécé a affirmé que « Le Qatar est un Etat salafiste modéré - ce qui fait sourire - qui soutient un islam radical de la pire espèce dans le monde arabe… ». « N’oublions pas ce que c’est le Qatar ? C’est un bédouin avec deux chèvres et quelques chameaux qui a trouvé du pétrole », a conclu M.Eric Denécé. 

Quant à Mezri Haddad, dont on connaît la haine qu’il voue au Qatar, il a déclaré aussi que ce pays « n’est ni un Etat, ni un Émirat, mais une Machyakha dirigée par des bédouins ». C’est un régime « petit dans tous les sens du terme ». Il a mis en garde contre ces gens qui « ont joué un rôle fondamental dans ce qu’on appelle le printemps arabe ». « Dans chaque dollars investi en France ou ailleurs, il y a le virus et le poison wahhabite », a-t-il affirmé en précisant que les qataris cherchent à moyen et long terme de s’immiscer dans la politique intérieure française par le biais de l'islam de France ». Son contradicteur M.Mohamed Hnid, un tunisien originaire de Zarzis, mandaté pour défendre le Qatar, a alors essayé de le déstabiliser en lui disant : « le printemps arabe est un honneur pour tous les Arabes et vous êtes contre parce que vous étiez un agent du régime et vous avez qualifié les Tunisiens de hordes ». Ce à quoi Mezri Haddad a répliqué : « Le printemps arabe n’honore que les gens sans honneur. 

Avec son argent, le Qatar peut tout acheter sauf l’honneur.  J’assume toute la responsabilité dans ce que j’ai dit chez Bourdin. Hordes et mille fois hordes ceux qui ont répondu à l’appel du Qatar de se soulever contre leur propre pays et qui ont conduit la Tunisie au désastre actuel. Je suis fier d’avoir été l’agent de la Tunisie lorsqu’elle était libre et indépendante. Vous, vous êtes l’agent d’un émirat bédouin qui a mis le feu dans le monde arabe ».

Que voulez-vous au Qatar » lui a rétorqué M.Hnid. « Je veux qu’elle disparaisse comme elle a détruit la Tunisie, la Libye, l’Egypte et tente de faire la même chose aujourd’hui en Syrie. Ce régime wahhabite s’en prend même à l’Afrique, notamment au Mali où les qataris ont armé et financé des islamo-terroriste pour déstabiliser ce pays » a répondu M.Haddad en ajoutant : « Pour votre chaîne Al-Jazeera et son imam hypocrite Al-Qaradaoui, Ben Laden n’est pas un terroriste, Al-Qayda n’est pas une organisation terroriste et les barbares qui égorgent nos enfants en Syrie ne sont pas des terroristes, parce qu’ils sont tous au service du Qatar ». 

A la fin du débat, répondant aux questions des éditeurs, notamment Ben Zarrouk Abdelkader d’Algérie (Pourquoi cette peur des projets qataris alors qu’il s’agit d’investissements économiques ?), Mezri Haddad a répondu « Parce que j’ai pour la France, pays de la démocratie, de la liberté et des droits de l’homme, beaucoup d’estime et de reconnaissance. Je crains pour la France de ce poison wahhabite et salafiste que le Qatar distille ». 



* Eric Denécé, 
écrivain et directeur du CF2R, 
docteur en sciences politiques et il a été Officier-analyste  à la  direction  de  l'Evaluation  et  de  la  Documentation Stratégique du Secrétariat Général de la Défense Nationale (SGDN) et Directeur des  études  du  Centre  d'Etudes  et  de  Prospective  Stratégiques (CEPS). En 2000, il a crée le Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), dont il assure aujourd’hui la direction, en même temps qu’il est Professeur-associé à l’université Montesquieu-Bordeaux IV. Il a été le tout premier spécialiste occidental à dire, en février 2011, que la révolution du jasmin est une conspiration américaine. 

** Mezri Haddad 
est docteur en philosophie politique, docteur en histoire, licencié en sociologie et maître de conférence en théologie catholique. Il a été chercheur au CNRS, puis professeur-associé à Assas, à la Sorbonne et à HEC. Il a dirigé l’institut chypriote Daedalos Institute of Geopolitics avant d’être nommé en 2010 Ambassadeur de Tunisie à l’UNESCO, poste dont il a démissionné en janvier 2011, la veille de la chute du régime. 

2 commentaires:

  1. L'argent n'a peut-être pas d'odeur mais il a souvent une couleur idéologique qu'il est urgent de prendre en compte.

    RépondreSupprimer
  2. Tout à fait Manouche. La real politik finira pour coûter cher à tout le monde !

    RépondreSupprimer