vendredi 22 février 2013

L'OPPOSITION : UN VRAI BOULET POUR LES TUNISIENS !

Article paru dans : Kapitalis

Chokri Belaïd est assassiné et les faucons extrémistes d'Ennahdha, sortent victorieux de leur crime crapuleux ! Ils persistent et signent pour maintenir la même ligne politique qui a échoué et qui a conduit à la démission de Jebali et de son gouvernement.
Jebali a été très clair et reconnaît l'échec de son gouvernement. Certes il a essayé de diluer les responsabilités, en associant l'opposition et le peuple à son échec mais comment l'admettre d'un pouvoir qui a disposé de tous les leviers ?

A maintes reprises et devant des faits graves qui auraient dû conduire à une démission automatique des ministres responsables ou de tout le gouvernement dans les régimes démocratiques, il n'y a jamais eu ni sanction ni démission. 
Pourtant les ministres et leur chef nous assuraient régulièrement en assumer la responsabilité ... sans qu'aucun n'ait démissionné ni n'ait été congédié par le premier ministre pour faute grave !
Ce qui aurait dû être le cas de Ali Larayedh ministre de l'intérieur et de Noureddine Bhiri, ministre de la justice ... 

Faut-il rappeler que les violences à répétition et le degré de gravité crescendo qu'elles connurent, sont dues au laxisme, voir aux encouragements directs ou indirects, de la part de ces deux ministres qui sont à l'origine de la chute du gouvernement de Jebali !

Or que propose "majless echoura", le conseil supérieur d'Ennahdha dominé par ses faucons,  véritable gouvernement de la Tunisie qui chapeaute par ailleurs l'ANC ? 
- De nommer Noureddine Bhiri au poste de premier ministre ... celui-là même qui a scandalisé à plusieurs reprises les tunisiens par sa pratique partisane ... cumulant les abus en tous genre et instrumentalisant honteusement la justice qui poursuivait avec célérité des peccadilles et ne bougeait pas du tout devant des crimes, des appels au meurtre ...
- Ou pire, il propose Mohamed Ben Salem un des purs et durs du sérail, à l'arrogance choquant les tunisiens à chacune de ses interventions télévisées ...
- Tout en maintenant Ali Larayedh à son poste au ministère de l'intérieur dont il est clair qu'il utilise la police à des fins partisanes ( On a vu l'attitude de la police lors des manifestations de l'opposition et face à celles des Nahdhaouis!). Ministère dont l'opposition exigeait et continue à le faire, la "neutralité", en faisant même la première des exigences ! 
Ou pire encore de le promouvoir premier ministre !

Ainsi tous les symboles de l'échec d'Ennahdha à gérer la Tunisie, seront maintenus au pouvoir !
Une sorte de pied de nez aux tunisiens de la part des faucons d'Ennahdha avec à leur tête Ghannouchi !

Devant un comportement qui augure d'un régime fasciste théocratique que Ghannouchi met en place par petite touche, les tunisiens ont eu maintes occasions de dégager les intrus qui se sont emparés de leur révolution pour la dévoyer de ses objectifs en révélant leur incompétence à gérer un Etat mais qui s’avèrent très dangereux pour la démocratie. A chaque fois ils ont espéré que l'opposition prendra l'initiative pour mettre fin à leur légitimité ! En vain !!

Pire, chaque fois que les tunisiens ont voulu dire un DÉGAGE franc et massif à ces gouvernants de l'apocalypse ... l'opposition leur a mit les bâtons dans les roues en tempérant leur ardeur ou en déviant leur motivation vers d'autres, plus accessoires !

Ainsi tout le monde s’apprêtait à demander un DÉGAGE le 23 octobre suite au premier assassinat  politique depuis le 14 janvier 2011, pour marquer par la même occasion la fin d'une légitimité arrivée à son terme ... mais l'opposition lui a coupé l'herbe sous les pieds en appelant à une manifestation pour le 22 octobre pour demander juste de mettre fin aux violences qui ont conduit à l'assassinat de Lotfi Naghedh !

Suite aux incidents graves survenus au siège de l'UGTT, et suite à l'appel à une gréve générale, les tunisiens ont espéré mettre fin à la légitimité d'un gouvernement qui continue à laisser la violence s'installer dans toute la Tunisie ! Légitimité qu'une opposition molle et inconsciente a prorogée sans prendre de garanties !
Grève qui a été annulée .. contre la promesse d'une enquête pour savoir "qui a commencé" des hommes des LPR ou de ceux de l'UGTT. Grotesque ! 
L'opposition et l'UGTT se sont couchées à cette occasion et n'ont strictement rien obtenu.

Or il y a eu aussi d'autres incidents au crédit de Ali Larayedh comme l'incendie de l'ambassade américaine, puis ceux de Gafsa, suivis de plus graves encore, les incidents de Siliana ...
Et le paroxysme a été atteint par l'assassinat de Chokri Belaïd le 6 février 2013 !
La manifestation lors de ses funérailles étaient l'occasion ultime de DÉGAGER un gouvernement et  une ANC devenus à nouveau illégitimes pour avoir permis toutes les violences qui ont culminé avec ce meurtre ... 
Et que fait l'opposition ? Elle transforme la manifestation en une énième manifestation contre la violence !!

Ennahdha prise de panique, a organisé comme elle sait le faire, une diversion pour éviter l'effusion de sang comme l'avouera plus tard Jebali : en tenant en haleine durant 3 semaines depuis l’accélération des événements les tunisiens dans un psychodrame de remaniement de gouvernement ... tragi-comédie qui dure en réalité depuis 8 mois !

Et l'opposition une fois de plus tombe dans le panneau et reprend ses errements ... et ses palabres avec Ennahdha qui, sûre désormais de sa domination, la narguera plus que jamais; puisqu'elle maintient sa ligne politique bien qu'ayant échoué; et maintient tous les symboles de son échec comme d'un pied de nez à une opposition qu'elle découvre de crise en crise, bonne "parlante" mais point courageuse !

Pourquoi Ghannouchi s’arrêterait-il en si bon chemin ? !! Au bluff et en coup de force il parvient à imposer son projet politicoreligieux pour la Tunisie que les tunisiens découvrent à 180 ° de celui pour lequel il a fait sa campagne électoral pour la constituante ... puisque d'un état civil, il veut un état théocratique !

Au moment ou j'écris ces lignes, il semble que le candidat premier ministre serait Ali Larayedh ! 
On croit rêver. Voilà, en effet quelqu'un qui a parfaitement réussi dans son rôle et qui a rendu le pays très sûr ! Voilà quelqu'un que l'opposition voulait voir quitter le ministère de l'intérieur en réclamant à cor et à cri sa démission. 
Comment va-t-elle réagir à ce nouvel affront de Ghannouchi ? Accepter qu'il soit nommé premier ministre ? S'il n'y a pas une réaction très forte de la part de l'opposition, autant dire tout de suite adieu à la démocratie et que les tunisiens se préparent à la dictature qui arrive à grand pas; puisqu'un pas de plus vient d'être franchi avec la complicité de Marzouki, le Judas de la République qui a trahi ses électeurs et ses principes ! Et ce, depuis le début.

A moins que les tunisiens comprennent qu'ils n'ont rien à attendre de l'opposition ni de l'UGTT ... et comptent à nouveau sur eux-même comme ils l'ont brillamment fait un certain 14 janvier 2011 !

Comment se fait-il que personne dans l'opposition n'insiste sur la fin de la légitimité le 23 octobre 2012; et que chacun fait comme si la Constituante était encore légitime ? Supercherie que les journalistes entretiennent aussi !
Comment se fait il que l'opposition toute ensemble ne démissionne pas de cette assemblée illégitime, comme le propose le Pr Yadh Ben Achour et continue à palabrer avec un Ghannouchi qu'elle sait autiste ?
On me dira que l'opposition souhaite agir dans le droit. Mais où est le droit ici ? 
De qui se moque-t-on ?

En réalité l'opposition est sans colonne vertébrale ! Elle se laisse mener par le bout du nez.
Elle se retrouvera très vite avec une dictature face à laquelle, après ses palabres incessantes et stériles, elle ne pourra plus rien.
L'opposition va-t-elle avaler cette nouvelle couleuvre avec la nomination de Larayedh ?

Ne veut-on pas voir que seul un pouvoir qui osera taper sur la table pourra empêcher, par la force s'il le faut et il le faudra, les salafistes de mener leurs actions dans ce pays et pourra dissoudre une LPR source de tous les problémes dans ce pays; pour sortir la Tunisie du très mauvais pas dans lequel elle se trouve. Et ce pouvoir, l'opposition doit y prendre part par l'organisation d'une conférence nationale des partis ! Pour cela, il lui faut cesser de "légitimer" des constituants dont le mandat est terminé depuis le 23 octobre 2012 !

Le passage des élections à la dictature n'est pas une vue de l’esprit, cela ne concerne pas seulement les autres. Si la nouvelle équipe que Ghannouchi met en place est validée par l'opposition, l'UGTT et le reste de la société civile ... c'en sera fini des élections et de leur transparence comme de leur honnêteté !

Chokri Belaïd serait-il mort pour rien ?
Dire que je suis déçu de l'opposition et de l'UGTT, serait un euphémisme. 

Rachid Barnat

2 commentaires:

  1. Une fois de plus Ghannouchi, le chef du parti Ennahdha au pouvoir, aura fait un pied de nez à l'opposition et à l'UGTT ... en nommant au poste de premier ministre Ali Larayedh, celui-là même qui a contribué à l'échec de Jébali et à la démission de son gouvernement ... et dont l'opposition demandait la tête !

    De qui se moque-t-on ?

    Cette désignation par le Président de la république est une pure mascarade. On fait comme si on était dans un pays avec des institutions normales. Or l'Assemblée et tout le pouvoir qui en découle, n'a plus aucune légitimité depuis le 23 octobre 2012, ni juridique (l'assemblée était élue pour un an et pour écrire une Constitution selon le décret de convocations des électeurs), ni morale, ni politique car ce pouvoir a complètement échoué.

    Alors les commentateurs devraient cesser de faire comme si tout cela n'était que le fonctionnement d'institutions normales.
    Ce n'est absolument pas le cas.

    Le choix de ce monsieur comme premier Ministre est un véritable camouflet à l'opposition.
    On le présente comme modéré (encore cette farce de la modération islamique). Il n'a pas réussi à rendre le pays sûr, n'a strictement rien fait contre les violences, les appels au meurtre, les destructions de mausolées. Il est responsable des meurtres de deux hommes de l'opposition : Lotfi Naghedh et Chokri Belaïd.

    Si l'opposition avale cette nouvelle couleuvre elle peut dire adieu à la démocratie et se préparer à la dictature théocratique qui est en marche.

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  2. RAPPELEZ-VOUS CETTE INTERVENTION D'UNE, DES "HARYER* TOUNES" !

    Maître Dalila Ben Mbarek Msaddek s'adressant au représentant d'Ennahdha :
    " Plus de dialogue possible avec Ennahdha coupable de 3 assassinats politiques ".
    " L'opposition nous a trahit : après chaque assassinat, elle a accepté de discuter avec Ennahdha ".
    " Ennahdha s'est joué des esprits des tunisiens, mais votre bilan plaide contre vous : il est catastrophique. C'est vous qui avez favorisé le déploiment du terrorisme en Tunisie. C'est vous qui utilisez les mosquées transformées en dépôts d'armes et dont les imams appellent au meurtre des mécréants "
    " C'est vous qui avez divisé les tunisiens " !
    " Ennahdha : c'est fini ! "

    * Tunisiennes émancipées.

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